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21 juin 2022

EXPOSITION >FRÉMISSEMENTS DE SYLVIE MICHAULT A L'ABBAYE SAINT ANDRÉ

AFFICHE-FREMISSEMENTS-S-MICHAULT

Essentiellement composés de matière végétale tropicale issue de différents continents, ses tableaux sont des jardins perdus que l’on imagine facilement lovés dans la courbe d’un fleuve en forêt amazonienne où l’artiste a longtemps vécu. Les feuilles souvent dégradées sont marouflées une à une. Elles sont parfois si fines que l’on ne peut les saisir avec les mains. Une technique qui demande patience et habileté. Certaines œuvres sont texturées de papiers
colorés, d’autres arborent une rigueur toute géométrique et des couleurs intenses qui contrastent avec l’élément naturel. Des équilibres précaires qui mettent en lumière la relation ténue qu’entretient l’humanité avec son environnement. Derrière la douceur des courbes et des tonalités, une force de vie jaillit, tel un dernier espoir qui nous est offert par cet artiste qui connaît bien la Nature et la destruction sans appel des forêts primaires. En légende de chaque composition, des haïkus renforcent la poésie de cet accrochage où il fait bon s’attarder.

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Un émerveillement sans fin

Ayant vécu longtemps au cœur de la forêt amazonienne, loin de tout, cette aventurière a commencé dans les années 90 à utiliser les feuilles d’arbres et les écorces comme d’autres artistes manient l’huile ou l’acrylique. La forêt amazonienne fut pour elle un puissant révélateur : vivre en forêt, appréhender ses dangers, rencontrer des habitants en osmose avec leur environnement… un rite initiatique qui vous construit, vous modèle.
Sylvie Michault crée comme on tisse des liens avec les autres, comme on brode de fragiles amarres avec la Nature. Créer comme une urgence. Certaines compositions lancent un cri dans la forêt aux consonances aussi joyeuses que douloureuses. Son œuvre se veut une mise en scène de l’éclat de la nature sauvage qui ne cesse de l’émerveiller et « Frémissements » en est une trace.

SYLVIE MICHAULT

Une artiste engagée dont la seule patrie est la forêt…

Née en 1957, Sylvie Michault a grandi en Bretagne, elle enchaîne les formations artistiques, à commencer par l’art du tissage à Nantes, les teintures végétales puis la sculpture textile à Marseille. Elle prend ensuite la direction d’un atelier de tissage dans le Mercantour avant de prendre la mer en voilier avec sa famille en 1987. Traversée de l’Atlantique, puis cabotage le long des côtes du Brésil et des Caraïbes, enfin en 1991, elle décide d’un port d’attache : la Guyane française. Une escale qui durera une vingtaine d’années, durant laquelle elle enseigne les arts plastiques et s’investit dans différentes associations de protection de l’environnement. Finalement, elle s’installe sur le fleuve Mana où elle acquiert un jardin de plusieurs hectares et un carbet en pleine forêt amazonienne pour réaliser son rêve : créer une résidence d’artistes et un lieu pédagogique.

C’est alors qu’elle saisit une opportunité, une autorisation de quelques semaines, obtenue à l’occasion d’un projet culturel, d’accéder à la « zone interdite » qui protège les populations et leurs coutumes de certains villages traditionnels de l’Amazonie française : « Mon expérience la plus forte sera la rencontre avec les Amérindiens Wayanas. Un sentiment de plénitude à leur contact qui me porte encore », précise cette femme qui s’est sentie très concernée par le combat de ces villages contre les trafiquants orpailleurs qui perpétuent un désastre écologique et humain dans toute cette région. Après un retour forcé en métropole dû à l’accaparement de son jardin par ces mêmes trafiquants, la voici repartie, cette fois-ci, en Asie : Thaïlande, Cambodge et Laos à la rencontre du Mékong.

Puis, elle revient en France à Tende dans la vallée de la Roya, une vallée des Alpes Maritimes très durement touchée par la tempête Alex en octobre 2020.
Une vie trépidante qui lui a fait connaître le détachement et toucher à l’essentiel avec la certitude que rien n’est jamais acquis. A travers ses itinérances, la Nature, source inépuisable d’émerveillement, sera son mantra, devenant même la matière première de ses œuvres, souvent seule ressource disponible en forêt. Ses créations artistiques ont été exposées dans les Caraïbes, à Rio, Paris, Cayenne ou encore New-York et elle a notamment remporté le premier prix du concours pour la Commémoration de l’esclavage en 2001, en Guyane.

Source : Exposition "Frémissements" de Sylvie Michault du 1er juin au 28 août 2022

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